Le roi François 1er (1515 – 1547) a édicté en août 1539 l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, un texte législatif qui imposait l’emploi de la langue française pour tous les documents relatifs à la vie publique du royaume de France. Le français devient ainsi la langue officielle du droit et de l’administration, en lieu et place du latin. De plus, cet acte permet de se détacher de l’influence de l’Église et d’asseoir le pouvoir du roi. De précédentes ordonnances promulguées par Charles VII et Louis XII, en 1490 et 1510, obligeaient à ce que le latin soit remplacé par la langue maternelle ou celle du peuple. François Ier a renforcé ces décisions précédentes et en ce sens, il est un des premiers promoteurs et défenseurs de la langue française.
À peine cent ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts est fondée l‘Académie Française sous l’impulsion et la protection du Cardinal de Richelieu. C’est un groupe de lettrés, le cercle Conrard, dont les membres se réunissent depuis 1629 à Paris qui inspire au cardinal de constituer ce groupe en Académie française. « La principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possible à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences » (article 24 des Statuts)
L’abbé Grégoire (1750 – 1831) a pris part activement à la Révolution. Par des actions généreuses et enthousiastes, notamment en ayant fait voter l’abolition de l’esclavage. il travaille pendant quatre ans pour établir la suprématie définitive de la langue française sur les nombreux « patois » encore parlés en France, prônant ainsi la nécessité d’abolir ces langues régionales. Le contexte agité de la Terreur ne permet pas d’appliquer ces recommandations. Mais 1794 est une date-clé dans l’histoire de la langue, montrant la nécessité qu’elle devienne la langue nationale officielle.
Vaugelas (Claude Favre de Vaugelas 1585 – 1650) est un auteur, grammairien, un des premiers membres de l’Académie Française. Son ouvrage « Remarques sur la langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire » démontre son attachement à un bon usage du français. Son rôle à l’académie a été de premier plan, en organisant et animant les débats sur les travaux en cours. Ayant fait auparavant de nombreuses et brillantes observations sur la langue, il les offrit à l’académie où il se rendit indispensable pendant quinze ans sur les avancées du dictionnaire.
Jules Ferry (1832 – 1893) est un homme d’État français ministre de l’instruction publique. À ce titre, il est l’auteur des lois instaurant l’instruction obligatoire et gratuite. Ces lois permettent de démocratiser et de généraliser le français sur tout le territoire métropolitain et colonial de cet époque, et notamment Seul l’enseignement en français est autorisé dans le milieu scolaire. C’est le point de départ à l’abandon progressif des dialectes.
Les lois Bas-Lauriol et Toubon
Les deux hommes politiques Pierre Bas et Marc Lauriol sont à l’origine de la loi du 31 décembre 1975 relative à l’emploi de la langue française. Cette loi rend l’usage du français obligatoire dans l’affichage public et la publicité commerciale, et interdit l’utilisation de tout terme ou expression étrangère. Les noms de ces deux hommes politiques établissant la primauté de la langue face aux attaques des slogans anglo-saxons dans tous les médias ne sont pas assez cités, comme d’authentiques défenseurs de la langue. Peut-être que l’action de Jacques Toubon abrogeant leur loi pour en imposer une autre ne leur rend pas suffisamment justice.
Jacques Toubon (né en 1941) est un haut fonctionnaire et homme politique français, député et plusieurs fois ministre. Ministre de la Culture et de la Francophonie entre 1993 et 1995, il entreprendra de nombreuses actions pour la défense de la langue française et la promotion de la francophonie, notamment par la loi dite loi Toubon du 1er janvier 1994. Ce texte reconnaît le droit aux citoyens français, pour les textes légaux, et au consommateur pour ce qui concerne la présentation des produits, les modes d’emploi et les garanties, de s’exprimer et de recevoir toute information utile en français. Elle crée également l’obligation d’une rédaction en français pour ces documents. De nombreux détracteurs de cette loi la baptiseront ironiquement « loi AllGood ».