(Illustration issue du site cheaposnobs.com)
Le franglais, mot-valise formé des mots « français » et « anglais », désigne une langue française fortement anglicisée, dans l’expression écrite comme orale. Il s’agit d’un ensemble de mots empruntés à l’anglais et de tournures syntaxiques calquées sur l’anglais, introduits dans la langue française. Il est fréquemment évoqué comme repoussoir par les tenants de la « pureté » de la langue française, contre ce qu’ils considèrent être une invasion des anglicismes.
Cette façon de parler peut être comparée à d’autres langues qui connaissent des constructions similaires comme l’allemand avec le denglisch, l’espagnol avec le spanglish, etc
Selon Maria Teresa Zanola, le terme « Franglais » est créé en 1955 par le journaliste André Rigaud dans le Quotidien de Buenos Aires pour désigner une personne qui utilise de nombreux mots anglais en français.
Il est utilisé dans son sens actuel pour la première fois par Maurice Rat dans un de ses « Potins de la grammaire », paru dans France-Soir le 26 septembre 1959, sous le titre « Français ou franglais ? ». Ce grammairien définit le franglais comme étant « ce français émaillé de vocables britanniques, que la mode actuelle nous impose ».
Son emploi s’est répandu à la suite du succès en 1964 du livre Parlez-vous franglais ? de René Étiemble et de ses rééditions en 1973, 1984 et 1991. Celui-ci, selon Philip Thody, définit les mots de franglais comme étant des anglicismes et des américanismes qui restent reconnaissables au premier coup d’œil et dont l’origine est à coup sûr étrangère.
Depuis cette date, de nouveaux termes de franglais sont apparus : le Dictionnaire franglais-français d’André Gilder en recense, en 1999, plus de 8 000, dont il donne des équivalents en français.
Source : Wikipédia
Quand le franglais opère un décalage de sens assez douteux dans la communication…
En effet, pourquoi parler de win-win alors qu’une opération “gagnant/gagnant” est toute aussi parlante et expressive pour votre interlocuteur ? Pourquoi parler de process pour une opération, une technique, un programme, un mode d’emploi, un mécanisme, des consignes ou un processus ? Le français est ici tellement riche que le franglais tombe un peu comme un cheveu sur la soupe sans apporter grand chose de neuf ! De même, le e-business, autrefois plus parlant lorsque le commerce en ligne n’était que balbutiant se suffirait aujourd’hui très bien de son appellation franco-française. C’est un peu la même chose pour le e-learning, l’apprentissage en ligne, ou le brainstorming qui n’a rien d’un casse-tête mais qui désigne plus simplement une réflexion, voire un “remue-méninges” ou tout simplement, une recherche de solutions… Le débriefing aurait sans doute plus à gagner s’il retrouvait son sens premier d’analyse. Dans ce cas, le franglais évoquera bien cette posture qui avait été évoquée en introduction. Le franglais donne alors une image fausse d’appartenance à un groupe, à une certaine culture d’entreprise franglaise un peu artificielle…
Le franglais utilisé à tort et à travers exprime un discours artificiel à la limite du ridicule.
En effet, le franglais, c’est aussi et surtout un parlé de l’artifice, le besoin de se fondre dans une certaine tendance de groupe, peut-être par crainte de l’exclusion ? A l’opposé, le franglais fait partie de l’ambiance du moment à moins qu’il ne lui donne naissance, un peu comme le verlan des jeunes qui revient sur le tapis. Le franglais devient alors un outil pratique pour se fondre dans la masse. Le franglais, s’il est utilisé comme une technique de vente pourrait alors être considéré comme un outil efficace du marketing. Mais là encore, le franglais ne véhicule rien de très authentique sauf que les paroles passent et que l’écrit reste, surtout lorsqu’il s’agit de vous faire signer un contrat… Cette tendance douteuse relève plutôt d’un processus bancal de séduction du langage. Peut-être ne s’agit-il alors que d’une dialectique boiteuse qui laisserait surtout paraître les faiblesses langagières d’un habile commercial ?
Ce texte est extrait de l’article « Alors le franglais, qu’est-ce que c’est ? »
(lire l’article complet sur le site place-communication.com)
Pour continuer, une vidéo hilarante : « Drpoe-moi un mail asap… » – texte par les Guoguettes – enregistré en public à l’Alhambra de Paris le 9 octobre 2019 sur l’air de « La complainte du progrès » par Boris Vian.
Et pour finir, l’humoriste Karim Duval fait une démonstration brillante de l’anglomanie actuelle.
Son passé professionnel d’ingénieur centralien lui permet d’appuyer son texte sur une réalité vécue.